Cette découverte en Antarctique pourrait bouleverser le cours de l'histoire

Dans un laboratoire du sud de la Californie, un chercheur examine les données recueillies dans les profondeurs de l'Antarctique. Les mesures révèlent un aperçu étonnant des secrets qui se cachent bien en dessous de nos pieds. En particulier, les résultats brossent un tableau inquiétant du changement climatique; et il semble que l'humanité pourrait être confrontée à une menace plus grande que jamais. Un mystérieux continent Depuis que l'explorateur James Cook a navigué pour la première fois sur cette terre glacée isolée, l'humanité semble fascinée par les vastes étendues de l'Antarctique. Mais si la technologie moderne nous a permis de cartographier ces terres glacées, il reste encore beaucoup à découvrir sur ce mystérieux continent. Et comme il fait presque deux fois la taille de l'Australie, ce n'est probablement pas une grande surprise. Mais en 2014, une équipe de chercheurs de plusieurs institutions a utilisé une combinaison de physique et de technologie de pointe pour créer une nouvelle carte de l'Antarctique. Et cinq ans plus tard, ils ont publié des résultats surprenants. Grâce à cette étude, les scientifiques ont obtenu des informations inquiétantes sur l'impact du changement climatique dans l'une des régions les plus extrêmes de la Terre. Une terre inconnue Avec la hausse continue des températures mondiales, beaucoup s'inquiètent de ce qui se passera si la calotte glaciaire de l'Antarctique fond. Et afin de prédire l'avenir avec plus de précision, les scientifiques doivent rassembler autant d'informations que possible sur le continent gelé. Mais ces derniers développements nous aideront-ils à éviter un sort terrifiant ? L'Antarctique - le continent le moins visité de la planète Terre - reste un mystère pour une grande partie du monde. En fait, ses 14 millions de kilomètres carrés n'abritent aucun résident permanent. Et seule une poignée de chercheurs et de touristes s'y rendent chaque année. Mais malgré toute sa désolation, la région gelée exerce une influence presque hypnotique qui a captivé notre imagination. Un environnement hostile pour l’homme Situé dans l'hémisphère sud, autour du pôle Sud, l'Antarctique est presque entièrement recouvert de glace. Et en de nombreux endroits, ces plateaux glacés font une épaisseur de 1,9 kilomètres. Sans surprise, cet environnement hostile est difficile pour l'homme, bien qu'une sélection d'animaux intrépides, dont les phoques, y vivent. L'Antarctique ne compte aucune population indigène. Les humains ne connaissaient pas du tout la masse continentale jusqu'aux années 1770, en fait, lorsque le navigateur britannique James Cook a commencé à explorer la région. Et depuis lors, les chercheurs ont tenté à plusieurs reprises de percer les secrets du continent blanc. Mais avec des températures glaciales dont on sait qu'elles ont chuté à près de -90°C, la collecte de données ici n'est apparemment pas une tâche facile. Qu’y a-t-il sous la glace ? Par le passé, les chercheurs ont utilisé la technologie radar afin de cartographier le terrain qui se trouve sous les glaces de l'Antarctique. Grâce à des impulsions de micro-ondes, ils ont pu observer la toundra gelée et se faire une idée de ce qui se trouve en dessous. Mais cette technique a toujours eu ses limites. Dans certaines des parties les plus profondes de l'Antarctique, par exemple, la technologie radar n'a pas permis de cartographier le terrain avec précision. Selon les experts, cela est dû au fait que les micro-ondes rebondissent sur les parois des vallées ou des tranchées sans atteindre le fond. Il a donc été impossible pour les scientifiques de déterminer exactement ce qui se trouve sous la surface. BedMachine Antartica Mais en décembre 2019, tout cela a changé, grâce à une équipe de chercheurs issus de diverses institutions d'Europe, d'Australie, de Chine, de Corée du Sud, d'Inde et des États-Unis. Ce mois-là, les résultats d'une étude menée par l'Université de Californie ont été publiés. Ils contiennent des faits nouveaux fascinants et qui donnent à réfléchir sur l'Antarctique. Baptisé BedMachine Antarctica, le projet a été lancé afin de dresser la carte la plus précise à ce jour du terrain situé sous le continent gelé. Pour ce faire, les personnes impliquées dans l'entreprise ont consulté des documents provenant de 19 institutions différentes et remontant jusqu'en 1967. Dans les décennies qui ont suivi, il semble que les chercheurs aient compilé des données radar d'une valeur de près d'un million de kilomètres. Cartographier l’Antarctique En utilisant ces données comme point de départ, les chercheurs ont alors commencé à construire leur carte de l'Antarctique. Cependant, il restait encore de grandes zones du continent qui n'étaient pas encore cartographiées. Les scientifiques se sont donc tournés vers une approche différente afin de combler les lacunes - une méthode connue sous le nom de conservation de masse. Le principe de la conservation de la masse est une loi de la physique qui stipule que la masse ne peut pas changer avec le temps. Par conséquent, dans un système où ni la matière ni l'énergie ne peuvent entrer ou sortir, la masse restera la même. Et même si des réactions chimiques ont lieu au sein de ce système, les composants résultants auront la même masse. Mieux comprendre l’Antarctique Mais qu'est-ce que cela signifie en termes simples - et comment cela a-t-il aidé les chercheurs de BedMachine à se faire une idée plus précise du terrain antarctique ? En fait, en suivant le principe de conservation de la masse, il semble que l'équipe ait réussi à établir la quantité de glace emprisonnée dans les vallées creuses du continent. Apparemment, le processus impliquait l'utilisation de données satellites pour déterminer exactement comment la glace se déplaçait à travers l'Antarctique. Et une fois que les chercheurs ont su quelle quantité de matière gelée entrait dans les vallées du continent - et à quelle vitesse elle se déplaçait - ils ont eu tout ce dont ils avaient besoin. Armés de ces informations, les scientifiques étaient en bonne voie pour combler les lacunes de leurs connaissances que le radar ne pouvait tout simplement pas pénétrer. Enfin une carte détaillée Et en établissant le volume de glace dans les vallées de l'Antarctique, les chercheurs pourraient en apprendre encore plus. Oui, ils ont aussi apparemment pu déterminer à quelle profondeur les éléments s'étendaient sous la surface. De plus, il semble que les scientifiques aient même pu prédire la forme et les contours exacts du fond des vallées. Ainsi, le 12 décembre 2019, les résultats de l'étude ont finalement été rendus publics dans la revue scientifique Nature Geoscience. Et le lendemain, ils ont été annoncés lors de la réunion d'automne de l'Union géophysique américaine à San Francisco, en Californie. Étonnamment, les chercheurs avaient réussi à créer la carte de l'Antarctique la plus détaillée à ce jour. Découverte d’un canyon "C'est sans doute le portrait le plus précis à ce jour de ce qui se trouve sous la calotte glaciaire de l'Antarctique", a déclaré le coauteur de l'étude, le Dr Mathieu Morlighem, à la BBC en décembre 2019. Mais même lui n'aurait pas pu prévoir ce que ce travail révolutionnaire allait découvrir. Oui, selon les rapports, il semble que le projet BedMachine ait révélé un canyon record caché sous la surface de l'Antarctique. En Antarctique oriental - là où le continent gelé rencontre l'océan Austral - il y a un territoire australien connu sous le nom de Queen Mary Land. Et en 1912, les explorateurs ont découvert un vaste glacier dans ce terrain isolé et désolé. Surnommé le glacier Denman, il s'étend sur une douzaine de kilomètres à travers le paysage. Le glacier Denman Mais ce qui est vraiment passionnant avec le glacier Denman, c'est le canyon qui se trouve en dessous. Et grâce au projet BedMachine, nous savons maintenant que cette vallée s'étend bien en dessous du niveau de la mer - à environ 11 500 pieds pour être exact. En fait, c'est le point le plus profond jamais découvert à la surface de la Terre. Et avant cette découverte, le point le plus profond connu sur terre était situé à des milliers de kilomètres, au bord de la mer Morte. Mais à seulement 413 mètres sous le niveau de la mer, ce n'est rien comparé au canyon situé sous le glacier Denman. En fait, les mesures situent la nouvelle découverte à environ huit fois la profondeur du précédent détenteur du record. Un canyon record Bien sûr, le glacier est loin du point le plus profond de la planète Terre dans son ensemble : la célèbre fosse des Mariannes dans l'océan Pacifique plonge de près de 11 300 mètres. Mais sur la terre ferme, le canyon cartographié par Morlighem et ses collègues est définitivement un record. Et si certains ont fait remarquer qu'il existe des vallées terrestres - comme le Grand Canyon de Yarlung Tsangpo en Chine - qui sont capables de donner du fil à retordre à l'Antarctique, la comparaison semble injuste. Selon les archives, le Yarlung Tsangpo atteint une profondeur de près de 6 100 mètres, ce qui en fait sans aucun doute un record à part entière. Mais contrairement au terrain situé sous le glacier Denman, son fond n'est pas en dessous du niveau de la mer. Passé inaperçu jusqu’alors "Les tranchées dans l'océan sont plus profondes, mais c'est le canyon le plus profond sur terre", a déclaré Morlighem à la BBC. Cependant, jusqu'à l'arrivée du projet BedMachine, les efforts précédents pour cartographier la vallée avaient échoué de manière retentissante. "Il y a eu de nombreuses tentatives pour sonder le lit du Denman, mais chaque fois qu'ils survolaient le canyon, ils ne pouvaient pas le voir dans les données radar", a poursuivi le chercheur. "Le canyon est tellement encaissé qu'on obtient des échos latéraux des parois de la vallée, et ils rendent impossible la détection de la réflexion du lit réel du glacier", a expliqué M. Morlighem. Mais maintenant, les chercheurs ont pu apercevoir le canyon dans toute sa gloire. Grâce à cette seule découverte, le projet BedMachine semble avoir gagné sa place dans les livres d'histoire. Mais Morlighem et ses collègues n'ont pas seulement trouvé le point le plus profond de la surface de la Terre. En fait, leurs réalisations peuvent aider à ouvrir la voie à une compréhension plus approfondie de la façon dont le changement climatique affectera notre planète. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Il est intéressant de noter que tout cela est lié à la façon dont ce terrain, jusqu'alors non cartographié, pourrait affecter le retrait des glaciers de l'Antarctique à mesure que la Terre se réchauffe. Selon les chercheurs, les paysages qui s'enfoncent dans les terres peuvent en fait accélérer ce processus, entraînant une hausse du niveau des mers. Ce ne sont pas que des mauvaises nouvelles, cependant, et il semble que certaines caractéristiques géographiques puissent même avoir l'effet inverse. Dans les montagnes du Transantarctique, par exemple, un certain nombre de glaciers se sont formés sur la côte orientale du continent gelé. Et actuellement, ils se jettent dans la mer de Ross, où une nappe de glace flottante entrave leur mouvement. Cependant, certains chercheurs ont déjà exprimé leur inquiétude quant à ce qui pourrait se passer si cette nappe fondait. Une fausse alerte ? Selon les modèles précédents, on prévoyait que la fonte de la calotte glaciaire accélérerait la vitesse à laquelle les glaciers se déversent dans la mer de Ross. Mais le projet BedMachine a révélé des données qui pourraient remettre en question cette idée préconçue. Apparemment, l'étude a découvert qu'une haute crête se trouve sous la glace. Cette crête pourrait surtout ralentir la vitesse à laquelle les glaciers de la Transantarctique se déversent dans la mer. Ainsi, la fonte du plateau de glace de la mer de Ross pourrait ne pas être aussi catastrophique que certains le craignaient. En fait, note Morlighem, le scénario hypothétique d'un recul plus rapide pourrait être une fausse alerte. L’Antarctique oriental menacé ? "Si quelque chose arrivait à la plate-forme de glace de la mer de Ross - et pour l'instant tout va bien, mais si quelque chose arrivait - cela ne déclencherait probablement pas l'effondrement de l'Antarctique oriental par ces "portes"", a déclaré Morlighem à la BBC. "Si l'Antarctique oriental est menacé, ce n'est pas à cause de la mer de Ross". Malheureusement, les perspectives n'étaient pas aussi prometteuses ailleurs. En effet, de l'autre côté de l'Antarctique, un vaste glacier de la taille du Royaume-Uni se jette dans la mer d'Amundsen. Et déjà, c'est l'une des plates-formes de glace qui se déplace le plus rapidement dans la région, parcourant plus d'un kilomètre chaque année. Mais selon les données compilées par le projet BedMachine, la masse glacée pourrait reculer encore plus vite à l'avenir. Le glacier de Thwaites L'étude a révélé que le glacier de Thwaites, comme on l'appelle, se trouve au sommet d'un paysage qui s'incline vers l'intérieur des terres. Et selon les experts, ce type de terrain accélère généralement le recul. Mais malheureusement, ce n'est pas tout. Selon les chercheurs, le terrain sous le glacier est presque complètement dépourvu de crêtes qui pourraient le ralentir. En fait, selon l'étude, il n'y a que deux crêtes dans les terres entourant le glacier de Thwaites. Et celles-ci sont situées entre 30 et 50 kilomètres de son emplacement actuel. Donc, une fois que la glace en retrait a passé ces points, rien ne peut l'arrêter. Étant donné la taille du glacier, les experts ont noté que cela pourrait être une source d'inquiétude. Un processus complexe Mais bien qu'il soit difficile d'imaginer comment ce monde perdu sous l'Antarctique affecte les glaciers au-dessus, un chercheur a fourni une excellente analogie. Selon le Dr Emma Smith, qui a travaillé avec Morlighem, le processus est similaire à la façon dont un liquide épais se déplace sur une surface. "Imaginez que vous versiez un tas de mélasse sur une surface plane et que vous regardiez comment elle s'écoule vers l'extérieur", a déclaré M. Smith à la BBC. "Puis versez la même mélasse sur une surface avec beaucoup de bosses, des pentes et des crêtes différentes - la façon dont la mélasse s'étalerait serait très différente." Et selon le chercheur, la glace de l'Antarctique se comporte exactement de la même manière. Mieux prévoir l’avenir Il est intéressant de noter que le glacier Thwaites et les montagnes du Transantarctique ne sont pas les seules régions à avoir été exposées par le projet BedMachine. Selon les rapports, les chercheurs en ont également appris davantage sur le terrain situé sous le glacier Recovery dans le nord-ouest de l'Antarctique. Longue de quelque 96 kilomètres, cette vaste calotte glaciaire déverse actuellement quelque 35 milliards de tonnes de glace et d'eau chaque année. Mais grâce à BedMachine, les chercheurs ont pu en apprendre davantage sur le terrain situé sous le glacier Recovery. Apparemment, le lit est sillonné de tranchées qui pourraient être plus profondes de plusieurs dizaines de mètres que ce que l'on croyait auparavant. Et avec cette image plus claire de ce à quoi ressemble l'Antarctique en dessous, nous pourrions être en mesure d'améliorer nos prévisions pour l'avenir. Trouver une solution au changement climatique L'équipe prévoit d'utiliser les informations recueillies par BedMachine pour mettre à jour les modèles existants sur la façon dont l'Antarctique pourrait réagir au changement climatique. Et avec de meilleures données, nous espérons pouvoir mieux comprendre comment le continent pourrait changer avec la hausse des températures. Pour beaucoup, ce travail est considéré comme vital si nous voulons survivre aux périls du changement climatique. Rien qu'au cours des 18 dernières années, par exemple, les experts affirment que jusqu'à trois billions de tonnes de glace ont disparu de l'Antarctique. Et si la planète continue à se réchauffer, cette tendance devrait se poursuivre, avec une augmentation du niveau des mers dans le monde entier. Mais si nous ne sommes pas en mesure de stopper ce processus terrifiant, nous pourrions au moins commencer à le comprendre. Et avec la compréhension, nous espérons trouver de nouvelles solutions au problème. Les dangers du réchauffement climatique Mais c'est loin d'être la première fois que les dangers du réchauffement climatique aux pôles ont été mis en évidence. Ce n'est un secret pour personne que le changement climatique est l'un des plus grands problèmes auxquels le monde est confronté aujourd'hui. Et la fonte des calottes polaires en fait partie. Cependant, cette partie du problème est souvent difficile à comprendre. La NASA vient de publier un film qui illustre la réalité de la situation et qui est très révélateur. Le réchauffement de la planète n'est qu'une partie de la question plus large du changement climatique, bien que les deux termes soient familièrement utilisés pour désigner la même chose. En termes simples, cependant, le premier couvre le processus par lequel la Terre s'est réchauffée en conséquence directe des actions humaines. Et s'il existe des exemples historiques de périodes de réchauffement climatique, c'est le rythme auquel il se produit actuellement qui est le plus alarmant. Une augmentation significative de la température En effet, il est largement reconnu que depuis les années 1950, le réchauffement climatique s'est produit à des niveaux sans précédent. Et le cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en 2013, avertit que la température de la surface de la Terre pourrait atteindre -13 °C au cours du siècle, ce qui représente une augmentation significative par rapport au niveau actuel. Bien entendu, ces changements sont en grande partie le résultat d'influences humaines telles que l'accélération des émissions de gaz à effet de serre, notamment l'oxyde nitreux, le méthane et le dioxyde de carbone. En plus de l'augmentation de la température de surface, la Terre est également confrontée à une multitude d'autres effets. L'élévation du niveau des mers, par exemple, n'est qu'une des conséquences que pourrait avoir une augmentation de la température mondiale. En fait, le GIEC a également averti que le niveau mondial des mers pourrait augmenter de près de deux mètres au cours du XXIe siècle. Et ce n'est pas seulement le résultat de l'expansion thermique due au réchauffement des océans, mais aussi de la fonte des calottes glaciaires et des glaciers autour du Groenland et de l'Antarctique. Les calottes glaciaires polaires Pendant ce temps, les calottes polaires de la Terre sont principalement constituées de glace. Et bien que cela puisse paraître évident, ce n'est pas toujours le cas. Prenons l'exemple de Mars, où les calottes glaciaires sont également composées de dioxyde de carbone solide. C'est vrai : la seule condition pour qu'une masse de glace soit appelée "calotte glaciaire polaire" est qu'elle se trouve dans la région polaire - ce qui signifie pour nous l'océan Arctique au pôle Nord et l'Antarctique au pôle Sud. Et ces calottes glaciaires polaires ont été gravement touchées par le réchauffement climatique au cours des dernières décennies. De plus, bien qu'il y ait encore un contingent important de la population qui ne croit pas du tout à ce qui se passe, la perception du public sur ce sujet est en augmentation. En 2015, par exemple, une étude du Pew Research Center a révélé que 54 % des gens considèrent le changement climatique comme un "problème très grave". Des efforts mondiaux Heureusement, les politiciens du monde entier n'ont cessé d'exhorter les pays et les entreprises à prendre des mesures. Par exemple, en mars 2019, les ministres de l'environnement des pays de la région arctique - dont la Finlande et la Norvège - se sont exprimés à l'Assemblée de l'environnement des Nations unies et ont appelé à des "efforts mondiaux" pour limiter la vitesse de fonte des glaciers dans la région. Mais le réchauffement climatique n'a pas seulement des répercussions sur les océans éloignés. En effet, une équipe de scientifiques des universités du Midwest et de la National Oceanic and Atmospheric Administration ont averti que la région des Grands Lacs aux États-Unis se réchauffe beaucoup plus rapidement que le reste du pays. Et cela pourrait avoir des conséquences désastreuses. Les Grands Lacs Vous voyez, en raison de leur vaste taille, les Grands Lacs affectent les systèmes météorologiques qui les entourent - en gardant les régions avoisinantes plus fraîches pendant les mois d'été et d'hiver. Un changement de température pourrait donc avoir des effets néfastes, tels que des tempêtes plus violentes, des vagues de chaleur et même une augmentation des chutes de neige dans les régions où cela se produit déjà. En attendant, la qualité de l'eau des lacs va probablement se détériorer, ce qui aura des répercussions sur les millions de personnes qui dépendent de leur eau potable. Il n'est donc pas étonnant que ces problèmes alarmants - et d'autres encore - aient un impact aussi direct sur la société et que de nombreuses personnes prennent des mesures. En mars 2019, par exemple, des dizaines de milliers d'élèves du monde entier ont manqué l'école pour protester contre le changement climatique, exigeant que les responsables politiques prennent des mesures. Et un mois plus tôt, des élèves britanniques avaient fait de même, se rassemblant par milliers dans tout le pays. Accord de Paris sur le climat Cependant, pendant que cette action se déroule, un certain nombre de grandes sociétés pétrolières ont utilisé leur richesse et leur pouvoir pour s'opposer à la politique de lutte contre le changement climatique. Oui, selon un rapport de 2019 de la société à but non lucratif britannique InfluenceMap, des sociétés comme BP, Chevron et ExxonMobil dépensent chacune environ 200 millions de dollars par an pour contrôler, bloquer ou retarder les politiques destinées à lutter contre le changement climatique. Mais cela ne veut pas dire que ces politiques sont totalement exclues. En 2015, 195 membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont signé l'accord de Paris, qui encourage les pays à améliorer constamment leurs objectifs précédents en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Par exemple, la France a annoncé que d'ici 2022, elle abandonnera complètement l'utilisation du charbon pour produire de l'électricité. Les efforts de l’Amérique du Sud D'autres gouvernements trouvent également d'autres moyens de rendre leur pays plus respectueux de l'environnement. Prenons le Chili, par exemple. En tant que premier pays producteur de cuivre, l'Amérique du Sud est bien placée pour passer aux véhicules électriques. En effet, selon le ministre chilien des mines, Baldo Prokurica, en mars 2019, le pays possédait le deuxième plus grand nombre de bus électriques au monde, derrière la Chine. De plus, quelles que soient les machinations des entreprises et des gouvernements, il est clair que ces politiques sont absolument nécessaires. Et surveiller l'ampleur des effets du changement climatique sur les calottes glaciaires polaires n'est qu'une façon de le montrer. Mais heureusement, c'est exactement ce que la NASA fait depuis plusieurs années. Les données de la NASA Plus précisément, les scientifiques et les chercheurs de la NASA ont mesuré les niveaux de la glace de mer arctique. Et en règle générale : plus la glace est épaisse, plus elle est vieille. En effet, la glace plus jeune et plus mince fond, surtout pendant les étés chauds. La glace plus épaisse, en revanche, n'est pas aussi touchée et ne fait qu'ajouter du volume l'hiver suivant. Du moins, c'est ce qui se passait autrefois. Mais aujourd'hui, la situation est un peu différente. Vous voyez, ces dernières années, même ce niveau de base de glace épaisse a fondu à une vitesse alarmante - selon les données compilées par la NASA. En attendant, les mesures directes de l'épaisseur de la glace de mer de l'Arctique sont malheureusement aussi incohérentes ; cependant, au début des années 2000, les scientifiques ont trouvé un moyen de suivre cette évolution avec plus de précision. Mesurer la température de brillance En effet, l'équipe de l'université du Colorado a utilisé une série d'instruments à micro-ondes passifs pour observer le mouvement et l'épaisseur de la glace de mer arctique. Plus précisément, ils ont mesuré la "température de brillance" de la glace, ce qui leur a permis de localiser et de suivre des floes de glace spécifiques au cours de leur voyage à travers l'océan. Pour ce faire, les scientifiques ont recueilli des données sur l'énergie micro-ondes libérée par la glace - qui est à son tour affectée par sa température, la texture de sa surface et sa salinité. Walt Meier, un chercheur de la NASA spécialisé dans les glaces de mer, a écrit sur le site web de la NASA en octobre 2016 : "C'est comme une comptabilité ; nous suivons la glace de mer dans ses déplacements, jusqu'à ce qu'elle fonde sur place ou quitte l'Arctique". Alors, qu'en est-il de la glace elle-même ? Et bien, au cours de sa première année, la glace nouvellement formée peut atteindre jusqu'à deux mètres d'épaisseur. Ensuite, si la glace survit à sa première saison de fonte et aux saisons suivantes, elle peut atteindre jusqu'à 3 mètres d'épaisseur. Et non seulement la glace plus épaisse a moins de chances de fondre, mais elle est aussi plus résistante aux autres conditions météorologiques comme le vent, les tempêtes ou les vagues. La récente tendance à la rajeunissement et à l'amincissement de la glace de mer arctique n'est donc pas une bonne nouvelle. En effet, cela signifie simplement qu'il y a de plus en plus de chances que la saison de la fonte ait un effet plus néfaste sur elle. Et si la lecture de ce problème semble inquiétante, la visualisation de la NASA ne fera qu'exacerber ces craintes. Évolution de la calotte glaciaire arctique En utilisant une combinaison de données collectées par l'équipe de l'université du Colorado et les estimations de ses propres scientifiques, la NASA a produit une chronologie de l'évolution de la calotte glaciaire arctique sur une période de 32 ans - de 1984 à 2016. Et les résultats sont plus qu'inquiétants. La NASA a publié cette vidéo sur YouTube en novembre 2016 et depuis lors, le clip de 43 secondes a été visionné près de 320 000 fois. Et la description qui accompagne la visualisation explique : "Cette animation montre l'âge de la glace de mer arctique pour la semaine de l'étendue minimale de la glace pour chaque année, en montrant l'âge en différentes couleurs. Une vidéo inquiétante Et c'est exactement ce que fait le graphique. En effet, au fur et à mesure que la vidéo avance, on peut voir l'énorme masse de glace se déplacer autour de l'océan, devenant de plus en plus petite au fil des ans. On pense que la glace blanche, plus brillante, a environ cinq ans, tandis que la glace bleue, plus profonde, est beaucoup plus jeune. Ce qui est clair, cependant, c'est que la partie la plus ancienne se rétrécit rapidement au cours des trois décennies que durent les traces de l'écoulement du temps. Mais si la taille de la calotte glaciaire diminue régulièrement, il existe également deux cas spécifiques de perte importante de glace que l'analyse chronologique met en évidence. Le premier s'est produit en 1989, après qu'une variation des conditions météorologiques ait anormalement affecté deux courants océaniques arctiques : le gyre de Beaufort et le courant de dérive transpolaire. La « vieille glace » fond Et comme le montre la vidéo, cette première période de perte importante de glace n'a duré que quelques années. La deuxième période, en revanche, a commencé au milieu des années 2000 et ne s'est pas interrompue depuis. De plus, cette fois-ci, les circonstances sont un peu différentes. "Contrairement aux années 1980, ce n'est pas tant la glace qui a été déblayée que la glace qui a été déblayée, même si cela se produit encore", poursuit M. Meier. "Ce qui se passe maintenant, c'est que la vieille glace fond dans l'océan Arctique pendant l'été." Meier a ensuite développé plus avant sur ce point. Il explique : "Une des raisons est que la glace pluriannuelle était une banquise assez consolidée, et maintenant nous voyons des morceaux de vieille glace relativement plus petits entrecoupés de glace plus jeune. Ces flots isolés de glace plus épaisse sont beaucoup plus faciles à faire fondre". Vers un été sans glace dans l’Arctique ? En effet, alors qu'auparavant, c'était simplement la jeune glace qui était fortement touchée chaque été, maintenant c'est la vieille glace qui subit également les conséquences du réchauffement climatique. Il y a trente ans, en effet, la glace pluriannuelle qui servait de base à la calotte polaire représentait 20 % de son total. Aujourd'hui, ce chiffre a été réduit de façon spectaculaire à seulement 3 %. Pendant ce temps, à mesure que la vieille glace disparaît, les chances que l'Arctique connaisse un été sans glace ne font qu'augmenter. Et pourtant, une étude de la NASA réalisée en 2018 a révélé que la glace de mer augmente en fait plus rapidement pendant les mois d'hiver - par rapport à il y a des décennies. Cela signifie donc, à l'inverse, que la perspective d'un été sans glace dans l'Arctique semble devoir être retardée un peu plus longtemps. L’Arctique, de moins en moins sous la glace Mais si c'est le cas, pourquoi ce délai semble-t-il si pénible ? Et bien, c'est parce que cette croissance rapide est essentiellement compensée par la rapidité avec laquelle la glace fond pendant les mois d'été. Mais le petit point positif est que l'augmentation de la croissance en hiver contribue un peu à combattre cette vitesse de fonte accrue. Mais la NASA affirme que l'Arctique libre de glace finira de toute façon par disparaître. En effet, si la fonte de la glace de mer est plus lente qu'auparavant, elle se poursuit néanmoins. En fait, depuis que les enregistrements par satellite ont commencé il y a quatre décennies, 2019 a été la septième année la plus basse pour l'étendue maximale de la calotte glaciaire arctique - la surface maximale couverte par la glace de mer en un an. La dernière zone de glace Pendant ce temps, les étés plus chauds ont commencé à faire des ravages dans la calotte glaciaire de l'Arctique en 2018. C'est vrai : la glace la plus ancienne et la plus épaisse a commencé à se briser pour la première fois de l'histoire. Et cette rupture s'est produite deux fois en 2018, en grande partie à cause d'une vague de chaleur dans l'hémisphère nord et des vents chauds qui ont suivi. La région où cette rupture s'est produite est située au nord du Groenland et a traditionnellement été surnommée "la dernière zone de glace". C'est parce que les scientifiques ont supposé que ce serait le dernier endroit à subir les effets du réchauffement climatique. Et normalement, le courant de dérive transpolaire ferait que la glace ici s'accumule en une couche épaisse et dense sur le littoral. Cet effet de tassement protégerait alors la glace de tout vent ou tempête qui pourrait la briser. Transformation du climat de l’Arctique Mais les vents chauds de 2018 ont empêché la glace de se compacter de cette manière. Au lieu de cela, la glace a été poussée hors du littoral. Et en eaux libres, la masse gelée est plus vulnérable à la rupture. En effet, comme Meier l'a déclaré au Guardian en 2018, "l'amincissement atteint même la partie la plus froide de l'Arctique avec la glace la plus épaisse. C'est donc une indication assez spectaculaire de la transformation de la glace marine et du climat de l'Arctique". Pendant ce temps, Thomas Lavergne, un scientifique de l'Institut météorologique norvégien, a qualifié cette évolution d'"effrayante", ajoutant que les dommages causés au littoral du Groenland seraient permanents. Il a déclaré au Guardian : "L'épaisse vieille glace de mer aura été repoussée loin de la côte, vers une zone où elle fondra plus facilement". La glace disparaîtra dans 10 à 30 ans ? En effet, les prévisions actuelles indiquent que la glace disparaîtra entièrement de l'Arctique pendant les mois d'été, entre 2030 et 2050. Cette éventualité pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la faune arctique, notamment les morses et les ours polaires. Et, bien sûr, les établissements humains autour de la région pourraient également en souffrir. À l'heure actuelle, la Terre se dirige donc vers un énorme réchauffement par rapport aux niveaux préindustriels d'ici 2100. En termes réels, cela garantit pratiquement que les étés libres de glace de l'Arctique se réaliseront. Mais une paire d'études publiées dans Nature Climate Change en 2018 a soutenu qu'il est possible de limiter l'impact. Des annonces nuancées Toutefois, cela ne se produira que si nous pouvons ramener ce réchauffement à -15°C, voire à -16 °C. Et selon Alexandra Jahn, chercheuse en climatologie à l'université du Colorado, atteindre le deuxième objectif - qui est l'objectif final de l'accord de Paris - réduirait les chances d'un été sans glace d'ici 2100 de 100 % à seulement 30 %. En fait, selon les études, il y a une différence assez importante entre ces deux chiffres - même s'ils ne sont séparés que de 0,9 degré. Oui, même si l'augmentation de la température est maintenue à -15 °C, il est probable que l'Arctique subira encore des impacts importants. Meier a déclaré à Mashable en 2018 : "Je pense qu'entre -16 et -15 degrés, la couverture de glace devient suffisamment mince sur une région assez grande de l'Arctique pour qu'elle fonde complètement pendant l'été". Des efforts mondiaux doivent être entrepris "Dans la partie inférieure, il reste probablement assez de glace épaisse… pour qu'il soit moins probable que toute cette glace plus épaisse puisse fondre en été", a poursuivi M. Meier. Mais comme le monde est actuellement sur la bonne voie pour atteindre le double de ce chiffre, il va falloir de sérieux efforts au niveau mondial pour atteindre l'objectif de l'accord de Paris. Quoi qu'il en soit, se renseigner sur la fonte de la calotte glaciaire de l'Arctique n'est pas la même chose que de la voir se produire sous vos yeux. Mais heureusement, le terrifiant timelapse de la NASA a fait un excellent travail pour illustrer à quel point le problème est grave. Et bien que la vidéo offre un spectacle bouleversant, elle est également essentielle pour aider les gens à comprendre à quel point le changement climatique peut être désastreux, et l'a d'ailleurs déjà été.

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L’Antarctique oriental menacé ?

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